samedi 15 août 2009

ETAPLES
Là, je suis au plus bas, au niveau de la mer, pourtant des courses sont organisées chaque année en Baie de Canche. Il y a La Salicorne, du nom de cette algue qui pousse dans les sables mouvants entre Sainte-Cécile et Le Touquet. Je connais l’existence de ces sables mouvants, mais je n’ai pas pu éviter de m’enliser cette fois ci. Résultat, jambes noires et odeurs de marée… Mes XT-WINGS noires mettent une journée à sécher. Les entraînements s’allongent et je passe à une heure et demi. Mais là, la récompense c’est la Mer et le sable humide de la Plage des Pauvres. Courir dans le sable reste plus fatiguant mais les embruns et le panorama mettent du baume aux jambes.


LE TOUQUET

Deux jours de suite j’ai eu le plaisir de courir avec mon cousin Olivier Traullé et son fils Benjamin. Ce champion de huit ans mon ainé m’avait déjà donné quelques trucs pour bien expirer lorsque j’étais ado. Je m’aperçois qu’il a su allier le mental et le physique aux longs des années au cours desquelles il s’est entraîné et il a gagné. Pour lui le conseil est clair, écoute ton corps et ne pousse pas la machine trop loin. Il faut ménager du temps de récupération et arrêter de courir bêtement. Ainsi en battant le goudron et le sable du Touquet sous la pluie, nous avons tout passé en revue. Primo, la fréquence et la durée des entrainements. Une heure et demi c’est trop. 45 minutes voire une heure par jour c’est amplement suffisant, après il faut se bâtir un programme et varier les sorties, soit on travaille l’endurance, soit la performance et on adapte les durées et les parcours pour se ménager suffisamment de récupération. La cardio devient vite un critère, pour savoir si on est en perf ou en endurance.

Plus loin et plus vite, toujours sous la pluie, nous parlons plus précisément de la respiration. Certains coureurs malgré leur excellente forme physique, ont du mal à progresser. L’entraînement respiratoire est un univers encore méconnu à explorer. Inspirer en une ou deux fois et expirer en plusieurs (2,3,4…), pourquoi pas, cela dépend vraiment du type d’effort et de l’individu. Pour s’entrainer certains coureurs font de l’apnée, d’autre mettent un capuchon troué de Bic dans leur bouche pour réduire la quantité d’air, il existerait même des machines ou des masques qui permettent de régler la quantité d’air insufflée. C’est dingue !

Toujours sous la pluie du Touquet, nous abordons le sujet complexe de la nutrition. En premier lieu l’hydratation. L’eau, c’est pas bon, bourguignon que je suis, je le savais depuis longtemps. Certains marathoniens seraient morts de s’être trop hydraté. Olivier ne boit pas d’eau pure. Sa recette favorite : une gourde d’eau avec 2 cubes de sucre de canne et une cuillère à café de sel. C’est bon, on pourrait même imaginer une recette CH’TI avec de la cassonade… On peut aussi ingérer un gel immédiatement après l’eau, pour amener les sels minéraux et les sucres nécessaires aux efforts intenses. Pour le grignotage, Olivier a toujours une barre de céréales pour éviter l’hypoglycémie. J’ai adoré les conseils de Christophe Aubonnet, un collègue qui à son niveau (marathon des sables, petite trotte à Léon …) ne se refuse rien, fraises Tagada, saucisson… Pour préparer une course, les deux jours qui précèdent, Olivier se gave de sucres lents, pates en tous genres et repos le veille. Un sportif peut prendre deux kilo la veille d’un évènement, il les dépense pendant l’effort.


LILLE



Comment poursuivre l’entrainement dans le plat pays ?Facile grâce à l’athlétique Armel, qui a quitté Paris en courant... A 7h30 du matin, Lille dort encore et Armel et moi, nous battons le pavé à petite vitesse. Après le pittoresque quai de Wault, aux résonnances Amsterdamiennes, nous débouchons sur la Deûle, puis nous nous engageons sur un terrain militaire et surprise nous voici aux pieds de la Citadelle construite sur les plans de Vauban. Quelques joggeurs pas réveillés avec leurs E-Pod en perfusion nous frôlent. Soudain Armel bifurque, il s’engage en direction du stade de foot, mais tourne en direction du champ de tir et c’est là. Complètement à l’abandon une piste d’athlétisme avec ces cinq couloirs et son revêtement caoutchouteux. Armel s’entraîne pieds nus, j’hésite et puis je suis, rotation des chevilles et réveille de tout le corps. Quatre fois trente secondes d’abdo puis on décompose le mouvement de la course en trois temps. Pointes en avant avec jambes tendues, fesses claquées avec le talon et la plus dure pour moi : genou levé, synchro avec les coudes. Puis Armel enchaine une série de dix 200 m à pleine vitesse pendant que, chaussé, je fais quinze diagonales au centre en fractionné.

LA TOURNETTE






Carte IGN 3431 OT Lac d’Annecy. Malgré la carte, ce qui aurait du nous prendre six heures nous en pris neuf. Minna collègue finlandaise, championne de ski nordique, m’accompagne dans cette épreuve. Quitte à transpirer, autant le faire en charmante compagnie. Au départ de Montmin nous suivons le premier mouflon qui nous fait remonter le lit empierré d’une cascade, trop à droite en direction de la pointe de la Beccaz… Ensuite deux bonnes heures s’écoulent pour rejoindre le bon itinéraire, en hésitant entre escalade périlleuse et glissade dans l’herbe humide des Lieuses et les pierriers qui les ponctuent ses pentes. Finalement sur le bon chemin à 1368 m, la montée dans le Charvet jusqu’à 1899 m est presque décevante, trop aménagée selon certains spécialistes. Retrouver des familles en plein pic-nic nous rassure quand même et la vue de l’arrête sur le massif du Mont-Blanc reste la plus belle récompense. Petit passage technique et inconfortable au niveau de la pente de la Bajulaz. Roches en strates très friables et pente forte, les bâtons sont nos meilleurs alliés. Juste après, autre récompense et panorama magnifique sur le Lac d’Annecy, là on découvre aussi l’itinéraire pour descendre : Refuge de la Tournette, Chalet du Casset et chalet de l’Aulp. La montée au fauteuil ne se fait pas sans mal, bien assiégé qu’il est. La redescente est plus cool et plus lisible car très pratiquée depuis le Chalet de l’Aupt. Voies élargies et sécurisées, itinéraires surlignés… La bière inévitable nous retient encore une heure au Chalet et c’est par la route du Bois et du Villard que nous rejoignions Montmin.