jeudi 8 octobre 2009

LE MONT-BLANC













AHHHHHHHHHHHH, la poire de Gabriel, mon voisin bouilleur de cru. C'est l'arme décisive pour passer une bonne nuit et monter demain. Réveil trois heures pour ceux qui auront fermé l'oeil et les sphinctères...


Bon anniversaire Victoire, en retard, mais à la bonne altitude, la seule digne de toi...

David va mieux, on se détend tous, ça sent la soupe...

Nos guides, au top...


Certains, toujours élégants, ont encore la force de poser...


Pierre est défoncé. A l'abri il ignore la neige qui commence à tomber. Les anti-botte seront necessaire pour demain. Mais, là repos et à la soupe !



Petit debrief de la montée, une formalité pour les amoureux, qui ont grimpé tout l'été.

Bordel, dès 3 heures, y-a plus de bière au Goûter, c'est pour cela que les guides veulent arriver tôt !
Ajouter une imagePhilippe prend grand soin de David, brassé par la hauteur. Religieusement, nous l'écoutons.



L'œil rivé à l'altimètre, on se dit qu'on devrait déjà y être. Mais ça continue. Il est juste 2 heures de l'après-midi. Nous avons perdu la notion du temps, nous sommes engagés dans un effort, une lutte avec notre corps qui nous ralentit et notre guide qui suit le fil de ses pensées... Tranquillement, maintenant. Ils sentent la bière...

Oui, c'est vraiment difficile. C'est déjà un exploit.
Là c'est vraiment aérien, les cordes sont courtes, les guides tendus... On se croise avec ceux qui redescendent heureux et légers. Nous sommes lourds et pour certains, le mal des hauteurs commence, bâillements, maux de tête...

C'est reparti, le ventre a peine lesté mais nous n'avions pas faim. Il y aura toujours le Goûter... Si nous y parvenons. Les genoux de Pierre craquent. Nous sommes tous bien éprouvés.

Nous croquons délicatement dans nos sandwichs pour éviter de déclencher des chutes de pierres pour les suivants... Le silence s'installe entrechoqué d'éclats, nos dents, les pierres, je ne sais plus.

Pendant deux minutes, nos guides parlementent pour savoir où sera l'endroit le plus sûr pour s'asseoir, ils sont inquiets, c'est palpable.

Remis de nos émotions, c'est l'heure de la pose.

A main gauche l'aiguille nous perce.

Là, ça ne rigole plus, c'est le fameux couloir. La semaine dernière un collègue de Philippe à pris une pierre sur l'épaule. C'est inquiètant, nous courons, soudain Philippe bondit et se jette au sol en nous avertissant. Notre incoscience se transforme en peur.

Le nid d'aigle, enfin. Là nous cachons nos chaussures d'approche et on chausse les vrais souliers. PRO ICE Salomon pour moi, celles qui m'ont tant fait souffrir au Buet. Mais grace aux soins de Sylvia, j'ai les pieds de Robocop.






Quant à Patrice et Pierre, ils sont guidés par Guillaume qui leur impose le pas des guides Chamoniards. Ils vont vite et nous les perdons avant le nid d'Aigle.

Attention au piolet baladeur, enfin rien de grave. Une pierre froide sur l'œuf et ça dégonfle.

Enfin dans le soleil, et on se passe de la pommade. Les sacs tombent, les mains fouillent.

J'ai pris un sac Salomon REVO 45, dessiné par Serge, un collègue et la casquette de Luna, ma cadette. J'ai prèté ma casquette fétiche ED HARDY à Michel qui l'emportera en haut avec panache. Je porte des vêtements prototype, dessinés par Beky et développés par Nathalie, des collègues. Comme vous l'avez compris, pour moi, le style guide à la performance !

Michel guide Victoire et Emmanuel (les experts), Daniel guide Marylène et Julien (les amoureux), Philippe guide David et Florian (les débutants). Et c'est parti pour 2 heures de marche jusq'au Nid d'Aigle. Il fait bon, le soleil est rasant et le Bionassay nous surveille.

Daniel, un de nos guides, baille. Ce sera pure formalité pour eux. Mais quelle aventure pour nous. Cette course nous a ouvert les yeux sur l'importance d'être guidé en montagne. Les conditions climatiques changent vite, nos corps de débutants y réagissent mal, puis il faut savoir lire et interpréter les signes de la montagne. Un son, une texture de neige, la couleur d'un nuage...




Depuis hier nous vivons ensemble, David et moi, compagnons de cordée. La tension monte, anxieux et excités, nous nous regardons dans les fracas de la montée. Emmanuel est tout chose, Victoire est songeuse, Marylène rayonne et Julien ne sais pas encore qu'il va trouver là-haut, sa maison ! Quant-à Patrice et Pierre, ils sont déjà en avance dans le wagon de tête avec leur guide.


Samedi 12 septembre 2009. Des géologes ont décidé de nous accompagner pour vérifier que nous montions bien jusqu'en haut et à quelle hauteur exactement.

La veille au soir, veillée aux armes, David nous prépare des spaghettis à sa sauce... Et on s'amuse fort dans l'appart prêté par Sophie...